
Les singes
Scénario, dessins et couleurs : Yann le Bec
Dupuis, collection Les ondes Marcinelles
Quand le doute s’installe...
Manon, jeune adulte, vit désormais seule à Bordeaux mais l’été reste l’occasion rêvée de retrouver dans sa petite bourgade natale ses parents, ses amies mais aussi l’opportunité de passer son permis de conduire. Seulement, Manon s’attendait à un autre accueil, alors que sa mère déserte la maison et que son père ne semble pas tout à fait dans son assiette. N’est-elle pas la bienvenue, ou se trame-t-il autre chose ?
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Il ne faut pas longtemps à Manon pour comprendre que ses parents sont en pleine crise et que l’ambiance s’avère loin d’être au beau fixe. Quoi de plus banal après tout qu’une mésentente après tant d’années de vie commune… mais ce n’est pas la seule raison. Une discussion impromptue avec sa belle-sœur Amandine lui apprend que d’une part, cette dernière est enceinte et que d’autre part, son propre père entretiendrait une relation adultérine avec elle. Passé le trouble de ces états de fait, Manon ne retrouve plus la complicité qu’elle entretenait avec son père, sans parler de l’animosité que ce dernier semble avoir envers Amandine…
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Après L’ami, scénarisé par Lola Halifa-Legrand, c’est seul que Yann le Bec décide de narrer une histoire et de la mettre en images et l’on peut dire que pour un premier récit, celui-ci s’avère particulièrement réussi. Dans un thriller digne du maitre Alfred Hitchcock, avec notamment l’art de ménager le suspense jusqu’au bout, Yann le Bec entraîne le lecteur au sein d’un huis clos familial qui devient rapidement irrespirable. Manon ne retrouve plus son père et leur complicité légendaire, et elle constate au fur et à mesure des indices qui la plongent dans un abime de perplexité. Ainsi, Yann Le Bec dissèque au scalpel les personnalités de tous les personnages, qui semblent au demeurant très policés jusqu’à…
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Le trait vif au pinceau de Yann Le Bec, spontané et plutôt réaliste, renforcé par une bichromie noire et toute une déclinaison de rouge, s’accorde parfaitement au récit.
Voilà, une fois de plus, un album digne de rentrer dans la collection Les Ondes Marcinelle des éditions Dupuis qui ne peut laisser indifférent.
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