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Trompe-l'oeil, par Damien Martinière, Paul Bona, collection Ramdam (Jungle)

Trompe-l'oeil

Scénario : Damien Martinière
Dessins et couleurs : Paul Bona

Jungle, collection Ramdam

Un coup à ne pas se voir en peinture

L’adage dit que l’on ne choisit pas sa famille, mais qu’on choisit ses amis et cette maxime pourrait aller comme un gant à ce polar plutôt bien ficelé.

À peine sortie de prison, voilà que Jade n’a pas compris la leçon, ne rêvant que de casses du siècle avec toute l’adrénaline que ça engendre et surtout l’oseille que cela doit rapporter. Et c’est avec une ancienne codétenue, son amie Fiona et avec la famille de celle-ci, les Williams  qu’elle va revenir à ses premières amours et ce, dans une histoire de tableaux volés. Tout semble aller comme sur des roulettes, mais Fiona a bien l’intention de la jouer en solo avec la complicité de son père, un faussaire repenti, en multipliant les copies pour les revendre en sous-main, au nez et à la barbe de la famille Williams jusqu’au grippage de la belle machinerie.

Comment va réagir la famille Williams quand elle va se sentir dupée ? Que penser du rôle de son amie Fiona ? Et au-delà, comment concilier des êtres que tout oppose, les caractères comme les attitudes face à des situations inattendues ?  C’est ce que le scénariste Damien Martinière s’attache à montrer en plantant un tableau guère reluisant où les ambitions de chacun sont tout aussi démesurées et où le maitre-mot, c’est de réussir à s’élever dans l’échelle sociale quitte à marcher sur les plates-bandes des autres.

Avec des dialogues enlevés où la violence omniprésente tranche avec des situations parfois cocasses, le suspens ne cesse d’aller crescendo jusqu’à son funeste dénouement.

Le dessin semi réaliste et plutôt coloré de Paul Bona s’avère efficace notamment en adoucissant les situations souvent grinçantes.

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Bernard Launois

 

 
08/04/2024