
Il y a longtemps que je t'aime
Scénario, dessins et couleurs : Marie Spénale
Casterman
Je t'aime... Mais peut-être pas toute l’éternité
C’est par « jamais je ne t’oublierai » que se complétait le refrain de la chanson A la claire fontaine mais qu’en est-il dans ce récit remarquablement mis en scène et en images par Marie Spénale ? La vie s’avère parfois bizarre et ses aléas la transforment dans des proportions souvent inattendues.
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Alors qu’Annie vit en couple depuis de forts longues années, voilà qu’en naviguant avec Alain son mari, elle tombe du bateau et se retrouve seule naufragée sur une ile déserte. Enfin, pas tout à fait puisque qu’un jeune indigène dans la fleur de l’âge y séjourne également. Passée la panique de devoir se débrouiller sans son mari auquel elle pense bien souvent, elle décide de découvrir l’ile mais aussi le jeune autochtone puisque les chances d’être repérée par quelque embarcation s’avèrent bien hypothétiques.
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Le quotidien se révèle ponctué par la recherche de nourriture, la construction d’un abri pour faire face aux tempêtes récurrentes mais aussi l’apprentissage entre ces deux êtres que semble tout opposer à commencer par la différence d’âge, la culture et le langage qui ne peut s’effectuer que par celui des mains puisque le jeune éphèbe ne parle pas.
Les jours s’égrènent et plus le temps s’écoule, moins elle pense à Alain son mari sinon pour se questionner sur son couple et particulièrement sur l’emprise qu’a son conjoint sur elle. Et si la rencontre de ce jeune homme pour lequel elle éprouve une forte attirance lui donnait l’occasion de vivre rien que pour elle ?
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La scénariste Marie Spénale plante avec justesse le décor de son récit sur une ile (presque) déserte lui permettant de placer Annie, son héroïne, dans une situation peu ordinaire, propice à la fois à la réflexion sur sa place dans son couple mais également au présent qu’elle est bien disposée à croquer à pleine dent.
Le dessin réaliste et les couleurs de Marie Spénale ne sont pas en reste pour dynamiser le récit, le rythmant tantôt par des couleurs plutôt flashy sur cette ile apparaissant paradisiaque et tantôt des couleurs sombres matérialisant la nuit, propice à l’introspection et à l’intimité.
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