Auracan » chroniques » Voyage avec un âne
Voyage avec un âne, par Christian Perrissin, Mickaël Sterckeman (Futuropolis)

Voyage avec un âne

Scénario : Christian Perrissin
Dessins et couleurs : Mickaël Sterckeman

Futuropolis

Retour sur un road-trip pas ordinaire

Que faire lorsqu’on est en plein désarroi ? Le jeune écrivain Robert-Louis Stevenson décide, après avoir rompu avec la californienne Fanny Osbourne, de prendre le large et quoi de mieux que de traverser les Cévennes en compagnie d’un âne pour oublier, faire le point et qui sait, trouver l’inspiration pour son prochain roman.

Seulement nous sommes en 1878 et partir de Monastier jusqu’à Saint-Jean-du-Gard ne s’avère pas une balade de santé. Tout d’abord, l’ânesse qu’il a baptisée Modestine n’a pas usurpé la réputation de ses congénères, celle d’être têtue. Ensuite, les routes et chemins ne sont pas sûrs et ses traversées de village ne font que susciter la suspicion auprès de la population rencontrée. Rendez-vous compte, un jeune homme écossais avec un fort accent n’attire pas la sympathie auprès de la gent paysanne un brun méfiante.

Le scénariste Christian Perrissin n’avait pas la tâche facile d’adapter l’excellent roman de Robert-Louis Stevenson notamment du fait de sa densité, et l’on peut dire que c’est réussi ! Christian Perrissin a su en tirer la quintessence et rendre dynamique ce périple tant physique que psychologique en faisant des flashbacks sur les bons moments passés avec sa dulcinée, sur ses rapports père fils et son besoin de faire le point sur son avenir tout en vivant un moment rare, intense tant dans sa relation avec Modestine, que dans ses rencontres amicales ou non avec les villageois ou encore sa halte auprès des moines trappistes.

Dans une remarquable mise en image le dessinateur Mickaël Sterckeman décide d’utiliser le sépia afin de souligner plus particulièrement la rudesse tant des paysans que des paysages souvent hostiles aux yeux du romancier. Travaillés à partir des photos et autres documentations de l’époque de Stevenson, les gueules des personnages comme les paysages s’avèrent des plus réalistes, renforçant leur véracité.

Voilà donc un récit initiatique qui permet de (re)découvrir de belle manière le roman de Robert-Louis Stevenson et qu sait, de se (re)plonger dans celui-ci.

 
Partager sur FacebookPartager
Bernard Launois

 

 

Du même scénariste :

Geisha ou le jeu du shamisen - T1/2, par Christian Perrissin, Christian DurieuxJohn Tanner - T2/2: Le chasseur des hautes plaines de la Saskatchewan, par Christian Perrissin, Boro Pavlovic
04/03/2024