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La baroque épopée du monde... - Tome 1, par Christophe Arleston, Dana Dimat (Drakoo)

La baroque épopée du monde...

Tome 1

Scénario : Christophe Arleston
Dessins : Dana Dimat
Couleurs : Florence Torta

Drakoo

L'entretemps

Altek est le futur empereur d’Omnamül. Pourtant, ce jeune homme atypique ne rêve que de démocratie. Entre intrigues de cour, tentatives d’assassinat et un lourd secret intime, sa situation est précaire. La veille de son couronnement, le monde s’arrête de tourner. Le froid s’installe d’un côté et la chaleur de l’autre, les habitants cherchent refuge dans la frange crépusculaireAltek, accompagné de l’impétueuse astrante Irliti Milti Tidzi, se retrouve envoyé contre son gré dans une quête impossible : trouver un moyen de faire repartir le monde. Pour cela une seule solution : retrouver le tracé du fleuve Styx.

Belle idée que de juxtaposer au récit d'une lutte pour le pouvoir relativement classique, alimentée par les intrigues d'une cour certes familiale mais non dénuée de dangers, cet événement surprenant qui dépasse toute la population d'une planète. En effet, Omnamül ralentit sa rotation progressivement. Les heures s'allongent, les clepsydres ne mesurent plus le temps réel et, peu à peu, ce monde s'arrête de tourner. Ainsi, fuyant ses ennemis, l'héritier du trône se lance dans une quête démesurée afin de rendre à son futur empire un déroulement temporel normal.

Christophe Arleston associe ces deux arcs narratifs principaux avec réussite et signe un scénario prenant, ambitieux et sympathique. En effet, l'auteur nous entraîne dans un univers de fantasy agréablement teinté d'humour, un terrain qui lui est familier. Mais, on l'apprécie beaucoup, ces deux aspects se conjuguent plus harmonieusement que dans certaines de ses autres séries. Le scénariste explique avoir abordé des techniques narratives qu'il n'avait pas employé jusque-là, et on ne peut que le féliciter de ce choix. Ce premier tome de La baroque épopée du monde qui ne voulait plus tourner se structure en chapitres, chacun de ceux-ci est introduit par le jeu de deux corbeaux, narrateurs décalés qui rappellent quelque peu les oiseaux du Royaume de Benoît Feroumont (Dupuis). Christophe Arleston jalonne aussi ce premier volet d'amusants apartés avec certains des protagonistes principaux.

La dessinatrice Dana Dimat signe pour ce récit une mise en images luxuriante remplie de détails à tel point qu'il faut quelques planches pour prendre ses repères dans le monde d'Omnamül. Ses personnages principaux sont bien typés alors que certains figurants bénéficient de surprenantes trouvailles graphiques. On regrettera juste que la colorisation de Florence Torta, peu avare en contrastes, reflets et autres effets arbore un peu trop son étiquette numérique.

On saluera encore le travail spectaculaire réalisé sur la couverture de l'album en attendant le second volet d'un diptyque prometteur et original.

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Pierre Burssens

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24/11/2021