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Joe la pirate, par Hubert, Virginie Augustin, collection Hors Collection (Glénat)

Joe la pirate

Scénario : Hubert
Dessins : Virginie Augustin

Glénat, collection Hors Collection

L’être aux mille vies

En 1900 naître fille et, dès le plus jeune âge, se sentir homme s’avère compliqué, voire impossible à vivre. Mais peu importent les brimades des parents et des gens bien-pensants, Marion Barbara tient tête en décidant de braver tous les interdits et de s’assumer dans ses choix de vie. Seulement sa mère ne l’entend pas de cette manière et Tuffy, pseudo qu’elle s’est choisi, sera envoyée en pension aux States loin des brouillards londoniens, et où son caractère de battante va encore s’affirmer.

Bientôt, la chrysalide Tuffy se métamorphose en Joe, habillé en homme dont elle reprend tous les codes. Elle va faire merveille grâce à son esprit d’entreprise, réussissant tout ce qu’elle entreprend, au grand dam de son entourage. Courageuse, téméraire, joueuse, amoureuse, Joe brûle la chandelle par les deux bouts, estimant que la vie est quand même bien trop courte pour s’ennuyer !

De l’ennui, tout le long de sa carrière, elle aura banni le terme au profit d’une vie à la vitesse supersonique, multipliant toutes les expériences et suscitant l’admiration mais également la jalousie. Du lancement réussi d’une compagnie de taxis féminins jusqu’à la fondation d’un état sur une ile des Bahamas, en passant par une pléiade de records de vitesse en tous genres et une collection incommensurable de conquêtes féminines, Joe aura joué les hommes toute sa vie.

Voilà une super-héros, digne de toute bonne histoire mais lorsque le lecteur apprendra que cet être, hors norme, n’est pas un personnage de fiction, il s’attachera d’autant plus à ce personnage, n’ayant de cesse d’en connaître la destinée. Pour le seul biopic qu’il aura mis en scène, le scénariste Hubert fait fort en envoûtant le lecteur dès les premières pages pour ne plus le lâcher jusqu’à son épilogue.

Le rythme du récit s’avère tout aussi trépidant que celui du personnage principal, remarquablement mis en images par la dessinatrice Virginie Augustin. Avec un style épuré de bon aloi, un encrage tout à la fois fin et fort ajouté à un découpage efficace, Virginie Augustin s’est approprié ce récit de belle manière et le seul regret que l’on pourra avoir, c’est qu’il n’y aura plus cette symbiose entre les deux auteurs pour ravir les lecteurs.

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Bernard Launois

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11/05/2021