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Invincibles : Au pays du Dalaï-Lama, par Sofia Stril-Rever, Kan Takahama (Massot)

Invincibles

Au pays du Dalaï-Lama

Scénario : Sofia Stril-Rever
Dessins : Kan Takahama

Massot

Compassion

La jeune Maya fait partie des victimes d’un attentat terroriste à Paris. Son bilan est lourd : elle est amputée de la jambe gauche et doit désormais vivre avec une prothèseComment peut-elle encore trouver la force de se lever chaque matin ? Maya y parviendra grâce à Sofia, une enseignante de méditation qui l’initie au bouddhisme tibétain et lui fait découvrir le Dalaï-Lama.  Au Tibet, Lobsang Tenzin, un jeune moine, s’est immolé pour dénoncer l’oppression du régime chinois. Il a échappé à la mort de justesse mais il a perdu ses membres et subi de mauvais traitements...  Maya veut organiser son évasion.

Sofia Stril-Rever est la biographe française du Dalaï-Lama avec qui elle a cosigné quatre livres traduits dans une vingtaine de langues et auquel elle a notamment consacré le documentaire Dalaï-Lama, une vie après l'autre.

Avec Invincibles elle s'attache à rendre les principes essentiels de son enseignement accessible aux plus jeunes. On imagine aisément la difficulté de cette entreprise, puisque celle-ci nécessitait aussi, complémentairement, l'évocation de la situation politique du Tibet, toujours sous domination chinoise.

Maya, victime d'un attentat en France, devient ainsi à la fois l'héroïne et le fil conducteur d'Invincibles. En s'attachant à la jeune fille et aux idéaux qu'elle vient peu à peu à défendre, le lecteur aborde progressivement la voie de la compassion. Cependant Invincibles reste une BD, un manga (mais réalisé dans le sens de lecture à l'occidentale), et le cheminement spirituel de la jeune fille se double d'une aventure assortie d'un joli suspense et de solides rebondissements.

Kan Takahama respecte les codes des mangas pour donner forme, de son trait délicat, à cette histoire dans laquelle personnages et événements réels s'associent à l'imaginaire des auteures. Le format est respecté, les planches d'introduction et de conclusion sont en couleurs alors que la majeure partie de l'album est traité dans une palette de gris. Cependant, si un manga est souvent destiné à une lecture rapide, il faudra oublier cet aspect pour Invincibles. S'immerger dans le récit demande un certain temps et se contenter de survoler le message bienveillant du Dalaï-Lama délivré par Sofia Stril-Rever dans ces pages reviendrait à passer complètement à côté du bouquin.

Dans cette optique, il sera préférable d'aborder la lecture d'Invincibles comme celle d'un roman graphique et ce sont probablement des lecteurs s'intéressant déjà à la spiritualité qui seront particulièrement sensibles à ce manga différent. 

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Pierre Burssens

Du même dessinateur :

, par Emmanuelle Maisonneuve & Julia Pavlowitch, Kan Takahama

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07/04/2021