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Louisiana, la couleur du sang - Tome 2/3, par Léa Chrétien, Gontran Toussaint (Dargaud)

Louisiana, la couleur du sang

Tome 2/3

Scénario : Léa Chrétien
Dessins : Gontran Toussaint
Couleurs : Léa Chrétien

Dargaud

Le chêne rouge

Après le décès d'Augustin, patron tyrannique du domaine, sa veuve tente de prendre en main son destin, malgré les conflits qui l'opposent à son fils revenu d'Europe et sa fille aux idées progressistes. Ce deuxième volet met de nouveau en lumière la violence d'une société dominée par les hommes sur fond de racisme symbolisé par l'esclavagisme, à la veille de la guerre de Sécession qui fera éclater ce modèle.

Ce deuxième tome de Louisiana, la couleur du sang, est construit sur le même principe que le premier. Nous sommes en 1961 et Louise Soral, en train de mettre par écrit l'histoire de ses ancêtres, planteurs louisianais, évoque ces souvenirs devant sa bonne. Souvenirs qui, sous forme d'un long flash-back, nous replongent au XIXe S., au coeur des événements se déroulant à la plantation du Chêne rouge. Alors que les années passent, les difficultés se multiplient pour Joséphine qui, blessée, devient de plus en plus aigrie. Dans l'ombre agit l'influence de la mystérieuse Marie Laveau, personnage historique, prêtresse vaudoue entrée dans la légende de la Nouvelle Orléans.

Les personnages féminins sont mis à l'avant-plan du récit de Léa Chrétien, obligés de s'imposer dans une société dominée par les hommes. Et le tableau de la vie dans les les riches plantations de Louisiane que nous brosse la scénariste est particulièrement sombre.

Une dureté renforcée dans les mentalités de certains des personnages principaux. Ainsi, par exemple, le lecteur peut être touché par ce à quoi est confrontée Joséphine, mais ne peut être qu'irrité, plus loin, par l'atitude et les sentiments racistes du même personnage.

Les plus anciens se souviennent peut-être de la chanson de la série télé Dallas qui nous parlait d'un univers impitoyable, or celui-ci semble presque fort doux en comparaison du contexte de Louisiana, la couleur du sang. Graphiquement, Gontran Toussaint assure une mise en image réaliste classique aux encrages généreux, et la densité de ses ombres fait écho à celles qui donnent le ton de cette chronique historique et familiale aux allures de tragédie. A noter que la scénariste est aussi la coloriste de la série.

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Pierre Burssens

Dans la même série :

Louisiana, la couleur du sang - T1/3, par , Gontran Toussaint
22/02/2021