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Inhumain, par Denis Bajram & Valérie Mangin, Thibaud de Rochebrune (Aire Libre)

Inhumain

Scénario : Denis Bajram & Valérie Mangin
Dessins et couleurs : Thibaud de Rochebrune

Aire Libre

Parce qu'Il faut...

Dans un moment de folie, un petit vaisseau spatial en mission d'exploration s'écrase sur une planète océan inconnue. Heureusement des sortes de pieuvres géantes aident les cinq rescapés à remonter à la surface et à rejoindre la seule île à l'horizon. À leur grande surprise, ils sont accueillis sur le rivage par des humains aussi primitifs que bienveillants. Si ces hommes et femmes au sourire figé se révèlent être cannibales, le plus inquiétant reste leur totale docilité. Les naufragés sont-ils condamnés eux aussi à se soumettre à la volonté du mystérieux Grand Tout ?

Quelle est donc cette étrange planète dans l'océan de laquelle un vaisseau spatial a sombré ? Et surtout, qui sont ses étranges habitants, apparemment humains divisés en peuples selon leur répartition géographique qui semblent assignés à des tâches qu'ils remplissent servilement au service du Grand Tout ? Dès les premières pages et le moment de folie de l'équipage -tempéré par l'androïde Ellis- Denis Bajram et Valérie Mangin accrochent le lecteur et lui font partager les doutes, l'effroi et les désillusions des personnages.

Les scénaristes, dont le savoir-faire n'est plus à démontrer dans le registre de la science-fiction, nous conduisent de découverte en découverte, sans pour autant dissiper le mystère du Grand Tout (avant les toutes dernières pages !) et les interrogations des cinq rescapés.

Mieux, le suspense ne fait que croître tout au long du récit et cette rencontre inattendue avec les humains présents sur la planète ne constitue en aucun cas un apaisement. Les confrontations avec les différents peuples auraient pu être répétitives mais cet écueil est évité tant les tâches auxquelles ils sont assignés et les lieux où elles se déroulent sont surprenants.

Décliné selon un découpage fort dynamique, le dessin de Thibaud de Rochebrune, accocié à une mise en couleurs particulièrement appropriée, nous transporte véritablement ailleurs, entre vestiges technologiques et nature luxuriante ou aride, entre l'obscurité et la lumière aussi. L'ensemble est impressionnant.

Au-delà de son contexte SF, Inhumain peut aussi s'aborder comme une fable philosophique sur les apparences, l'asservissement plus ou moins consenti et la liberté d'être et de penser. La SF ouvre généralement à la réflexion et Inhumain s'inscrit aisément dans cette mouvance. A découvrir !

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Pierre Burssens

Du même scénariste :

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Les Chemins de Vadstena, par Sylvain Runberg, Thibaud de Rochebrune

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12/10/2020