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Soeurs d'Ys : La malédiction du royaume englouti, par Matthew Tobin Anderson, Joséphine Rioux (Rue de Sèvres)

Soeurs d'Ys

La malédiction du royaume englouti

Scénario : Matthew Tobin Anderson
Dessins et couleurs : Joséphine Rioux

Rue de Sèvres

Une histoire de famille bien singulière !

Adapter, revisiter une fable ou une légende reste un exercice difficile dont le scénariste Matthew Tobin Anderson va s’affranchir avec talent et ce, dès les premières pages de cette légende celtique, en ménageant le suspense tout du long du récit alors que beaucoup de lecteurs en connaissent la funeste fin.

Après que dame Malgven a épousé le roi Gradlon, elle lui a donné deux filles, Rozenn l’ainée et Dahut la cadette, sans cesser d’avoir recours à la magie pour dresser des murailles afin de protéger la ville d’Ys. Seulement, le roi devient de plus en plus gourmand et la reine magicienne s’étiole à chaque fois qu’elle réalise un prodige pour faire plaisir à son roi. La dernière réalisation achevée, elle ne tarde pas à laisser un mari éploré et deux orphelines au caractère diamétralement opposé qui prennent rapidement de la distance. Entre Rozenn qui s’est retranchée dans les Landes, à vivre en pleine harmonie avec la nature et Dahut qui ne pense qu’à multiplier les conquêtes, leur père inconsolable sombre dans la débauche, jusqu’au  jour où les deux sœurs finissent par se disputer pour un prétendant de Rozenn chipé par Dahut.

Alors qu’elles sont séparées définitivement, la magie opérée par leur mère ne va pas tarder à disparaître. Ce brusque changement ne risque-t-il-il pas alors de voir s’engloutir la cité si les immenses digues venaient à se rompre ? Les monstres marins, contenus à l’écart de la cité d’Ys depuis les exploits de la reine Malgven, ne vont-ils pas reprendre de la vigueur et retrouver leur suprématie ? La célèbre cité finira-t-elle par être engloutie par les mers ?

Après avoir enchanté ses jeunes lecteurs avec A Sam & Friends Family puis Cat’s cradle, la jeune dessinatrice et illustratrice d’origine canadienne Joséphine Rioux s’approprie de fort belle manière ce beau récit en 200 pages qui se lisent d’une traite. Grâce à un joli dessin semi-réaliste, qui par certains traits pourrait être l’œuvre d’une mangaka, le lecteur va être rapidement immergé dans cette atmosphère celtique.

Une belle découverte à mettre entre toutes les mains.

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Bernard Launois
08/10/2020