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Le convoyeur - Tome 1 : Nymphe, par Tristan Roulot, Dimitri Armand (Le Lombard)

Le convoyeur

Tome 1 : Nymphe

Scénario : Tristan Roulot
Dessins et couleurs : Dimitri Armand

Le Lombard

Ma parole est ma loi...

Un virus s'est répandu sur la terre. La Rouille s'est attaquée au fer, détruisant peu à peu les infrastructures, les véhicules, les outils… Notre civilisation est revenue des siècles en arrière. Dans ce monde brutal, le légendaire convoyeur incarne le seul espoir pour beaucoup de gens. Il accepte de remplir toutes les missions qu'on lui confie, quels qu'en soient les risques. En échange de quoi, les commanditaires doivent simplement manger un oeuf étrange…

Si on connaît surtout ses thrillers à connotation financière, on avait beaucoup apprécié l'incursion effectuée par Tristan Roulot dans le fantastique via le très beau Arale, et c'est avec plaisir que l'on retrouve la patte du scénariste pour cet album inaugural d'une nouvelle série. Le convoyeur nous emmène dans un univers post-apocalyptique, dans une société quasi revenue au moyen-âge mais privée de fer, puisque la Rouille a attaqué ce métal et ses dérivés.

Seulement voilà, du fer il y en a aussi dans notre sang, et celui-là n'a pas non plus échappé à la Rouille,entraînant des mutations souvent effrayantes sur nombre d'individus et leur descendance. C'est dans ce monde aux frontières de la SF, de la Fantasy et du western qu'évolue le mystérieux convoyeur, transportant messages ou colis, avec pour devise ma parole est ma loi.

Le (sous-)genre post-apo a été maintes fois exploité, en littérature, au cinéma comme en BD, mais Tristan Roulot y apporte une bonne dose d'originalité. Taciturne, Le convoyeur porte une belle part de mystère et s'avère presqu' aussi inquiétant que les personnages auxquels il est confronté. Nymphe, tout en plongeant déjà le lecteur dans l'action lui permet surtout de prendre ses marques dans cet environnement fort particulier, et auprès ceux qui le hantent. Le scénariste, en outre, se ménage de nombreuses pistes vers de prochains épisodes, notamment au sujet de son étrange héros et d'une cavalière qui le suit et semble enquêter sur lui.

Dans une ambiance très différente de celle de ses derniers westerns, Dimitri Armand privilégie l'efficacité dans son dessin à l'encrage appuyé comme dans son découpage. Les grands espaces sont moins présents mais la Rouille et les mutations qu'elle a entraînées permettent au dessinateur de donner corps à des créatures souvent saisissantes, et ce dès la case 4 de la première planche ! La couleur est dès lors annoncée et on va de surprise en surprise au fil des pages...

Nymphe se révèle ainsi fort accrocheur et donne envie d'en savoir plus...  Une entrée en matière réussie !


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Pierre Burssens
29/06/2020