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Pas de pitié pour les indiens, par Nicolas Dumontheuil (Futuropolis)

Pas de pitié pour les indiens

Scénario, dessins et couleurs : Nicolas Dumontheuil

Futuropolis

L’enfance innocente

Nous sommes en 1976 au fin fond du Sud-Ouest, à Beaumont, dans un petit village du Quercy où la vie s’écoule doucement entre vieilles pierres, campagne et animaux de la ferme. Bref, un village sans histoire où se côtoient agriculteurs, quelques commerçants, un curé, un instituteur et … quelques jeunes marginaux, écolos de la première heure, qui refusent le système et ont plutôt tendance à vivre en autarcie.

Hélas, la quiétude n’aura duré qu’un temps jusqu’au jour où trois jeunes garnements, Jean, Titi et Jules décident de tromper leur ennui en faisant péter des bouses de vache dans un champ, ce qui aura pour funeste conséquence d’entrainer la mort d’un fermier du village. Terrorisés par ce drame, les jeunes enfants ne cessent de se considérer comme des assassins.

La Gendarmerie fera-t-elle le rapprochement entre l’éclatement d’une bouse et la perte de contrôle du véhicule du fermier éméché ? Jean, le fils de l’instit’, est persuadé que tous les événements consécutifs au drame sont liés et qu’un grand malheur va s’abattre sur lui et sa famille. Comment combattre cette malédiction qu’il traîne comme un boulet ?

Nicolas Dumontheuil entraîne le lecteur dans une tranche de vie rurale de bon aloi où, au travers du drame d’un fermier alcolo, il raconte avec beaucoup d’humour les frasques de jeunes enfants mais également les démêlés et frictions que l’on peut rencontrer lorsqu’on essaye de vivre dans une communauté de village.

Pris entre l’instituteur qui tente de maintenir la laïcité au sein du village, la peur des hippies qui ne vivent pas comme tout le monde, un curé moralisateur qui ne supporte pas que l’on n’assiste pas à la messe du dimanche, tout ce petit monde vit néanmoins en bonne harmonie, loin des turpitudes de la vie urbaine.

Avec un dessin semi-réaliste rehaussé par des couleurs plutôt soutenues, l’auteur réussit à éveiller un brin de nostalgie chez les quinquagénaires qui ont vécu cette époque dorée emplie d’insouciance, et de faire découvrir à ceux qui n’auraient pas eu  cette chance cette bouffée d’air frais salutaire d’une belle période des trente glorieuses.

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Bernard Launois

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