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#Nouveau contact_, par Bruno Duhamel (Grand Angle)

#Nouveau contact_

Scénario, dessins et couleurs : Bruno Duhamel

Grand Angle

#Succès monstre_

Doug vit seul dans les Highlands. Il chasse la solitude grâce à son appareil photo et partage ses images sur TwisterEnfin,  partageait ... Car la vie à Castle Loch n’a pas grand-chose de spectaculaire et le public s’est vite lassé du quotidien de Doug. Et il a fini par douter. De lui et de ses photos. Et par ne plus rien partager. Mais lorsqu’il photographie une étrange créature translucide, Doug n’a qu’un seul réflexe : retourner sur Twister et en mettre plein la vue. Il ignore ce qu’il est sur le point de déclencher...

Castle Loch a des airs de Loch Ness dans #Nouveau contact_ quand y apparaît un monstre à l'allure plutôt sympathique. Un sujet inespéré pour Doug mais qui, en partageant ses images sur Twister, va réveiller un autre monstre généré par la dépendance du public envers les réseaux sociaux et l'influence de ces derniers. A partir de là, tout s'emballe autour de Doug dans cette tragi-comédie entièrement conduite par Bruno Duhamel. Castle Loch voit arriver des visiteurs en masse, mais même les proches du personnage principal vont faire les frais de cette aventure.

L'auteur imprime à son récit un rythme effréné et l'enchaînement des péripéties, comme l'envergure croissante de celles-ci, se révèlent vraiment surprenants. Duhamel joue sur le plan du réel avec Doug, aussi attachant que pittoresque, mais imagine, en les amplifiant, toutes les conséquences virtuelles et leurs (dis)proportions générées par les réseaux (anti)sociaux autour de l'apparition de Castle Loch.

On ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de #Nouveau Contact _ et on rit beaucoup...tout en réfléchissant ! Il est en effet difficile de s'extraire totalement de cette satire de notre monde ultra-connecté et de notre utilisation du web. Après tout, c'est sur internet qu'est publié Auracan, et c'est sur cette même toile que vous êtes en train de lire cette chronique...  Doug, dépassé, gaffeur, assure l'élément comique de cette fable de notre temps, mais l'auteur introduit suffisamment habilement l'évocation des dérives du web et de leurs conséquences pour que l'on soit interpellé.

Graphiquement, Bruno Duhamel développe un trait semi-réaliste soigné et détaillé. Il signe notamment une galerie de portraits aussi typés que savoureux, alors qu'on se régale des décors de Castle Loch quand celui-ci retrouve ses allures de coin tranquille et (presqu') oublié. Et on en vient à adhérer à l'appel de l'auteur en interview : S'il reste quelques endroits paisibles sur terre, ou des trésors cachés, et que vous tombez sur l'un d'eux par hasard, alors surtout ne le prenez pas en photo. Et ne le partagez jamais sur les réseaux sociaux. Il n'y a, par contre, aucune raison d'oublier ce #Nouveau contact_ sur le présentoir des libraires, car il s'agit d'un coup de coeur de la rentrée !

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Pierre Burssens

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06/09/2019