Hypnos

Tome 2 : La disciple

Scénario : Laurent Galandon
Dessins : Attila Futaki
Couleurs : Greg Guilhaumond

Le Lombard

Dans l'ombre du passé

Paris, 1920. Camille est désormais au service du colonel Brunaire. Pour ses enquêtes, ce dernier entend bien mettre à profit les talents d'hypnotiseuse de la jeune femme. Mais alors qu'elle infiltre les syndicats ouvriers où gronde la révolution, sa fille disparaît.
Pour mener à bien sa mission et retrouver son enfant, Camille devra affronter un ennemi surgi du passé…

Alors que nous saluions l'originalité du tome 1 d'Hypnos, qui occupait plutôt une place de tome d'exposition, celle-ci se renforce encore dans La disciple, tandis que le propos du scénariste se précise. En effet, dans la crainte d'une révolution, Camille a pour mission d'infiltrer les syndicats ouvriers de d'y démasquer un mystérieux personnage présent à toutes leurs réunions. Le contexte socio-politique de cet immédiat après-guerre est tendu et la jeune femme, entrée malgré elle au service du colonel Brunaire, fait un peu figure d'arme secrète dans un affrontement qui se déroule dans l'ombre. Afin de parfaire sa formation, elle rencontre Octave Moulinet, un original, grand voyageur, qui va s'attacher à renforcer son don et sa pratique de l'hypnose.

Laurent Galandon conjugue un contexte social qui lui est familier à des éléments beaucoup plus mystérieux, à commencer par cette utilisation de l'hypnose. L'auteur inscrit son histoire au coeur d'événements historiques précis, mettant notamment en scène une entrevue entre Camille et le sinistre Henri Désiré Landru, afin d'obtenir des aveux du tueur en série.

La mission de l'héroïne se déroule sous le sceau du secret, et aux yeux du lecteur, pratiquement tous les personnages qu'elle croise peuvent paraître ambigüs. L'hypnose introduit un élément fantastique dans ce thriller historique dont l'ambiance étrange se voit accentuée par le dessin d'Attila Futaki.

En effet, depuis l'épisode précédent, le trait du dessinateur a encore évolué et s'est épuré, frôlant parfois l'école de la ligne claire. Futaki compose cases et planches selon un équilibre délicat. Ainsi, au sein d'une même image, certains éléments peuvent être très détaillés tandis que d'autres sont à peine esquissés. L'ensemble s'avère à la fois original et fort élégant, complété par les couleurs froides, en symbiose, de Greg Guilhaumond.

Comme la couverture de l'album, La disciple, et plus largement la série, rebuteront peut-être certains lecteurs mais en séduiront d'autres à coup sûr . Mais nous tenons là une intrigue et une mise en image qui sortent vraiment des sentiers battus et justifient en tous cas, au minimum, un petit effort de curiosité !