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Rose - Tome 3/3, par Denis Lapière et Emilie Alibert, Valérie Vernay (Dupuis)

Rose

Tome 3/3

Scénario : Denis Lapière et Emilie Alibert
Dessins et couleurs : Valérie Vernay

Dupuis

Dernier tableau

L'enquête de Rose Klein sur l'assassinat de son père arrive à sa fin. Les morceaux du puzzle se rassemblent pour désigner le coupable et le mobile... Pourtant, il reste de nombreuses interrogations au sujet des trois fantômes - Bob, Achille et Wanda -, des tableaux exposés au musée et des raisons de ce don étrange que Rose avait finalement apprivoisé. Est-elle vraiment qui elle croit être ?

Polar, fantastique ou même à sa manière initiatique, Rose présente suffisamment de facettes différentes habilement assemblées pour justifier ces qualificatifs. Pourtant, s'il fallait un seul mot pour qualifier cette (trop) discrète série, peut-être serait-ce sensibilité. Celle du scénario concocté par Denis Lapière et Emilie Alibert et celle du dessin de Valérie Vernay.

En effet, l'histoire évite les clichés tant de l'aventure policière que de la plongée fantastique mais n'en demeure pas moins impressionnante. Et puis il y a l'héroïne, à la fois forte et fragile, et assurément pleine de questionnements. Des interrogations  qui portent sur l'enquête qu'elle mène grâce à son don très particulier, celui de se dédoubler, et des interrogations sur elle-même, parce que cette enquête sur l'assassinat de son père la touche forcément de près.

Le récit nous entraîne progressivement vers sa conclusion, réservant au passage quelques surprises de taille sans basculer dans un inutile spectaculaire. Le rythme est relativement lent, maîtrisé, et constituait déjà l'un des charmes des deux premiers albums. Cependant les auteurs parviennent à nous faire ressentir le désarroi de l'héroïne et l'importance de ce qu'elle traverse, qui va finalement bien au-delà d'une "simple" enquête.

Le beau dessin de valérie Vernay, associé à une colorisation délicate, restitue fort bien toutes les nuances de l'histoire tout en collant à son contexte général. Là aussi on se retrouve dans une forme de délicatesse douce-amère, et la dessinatrice nous offre au passage quelques cases qui peuvent presque se contempler comme autant de petits tableaux...et une fort jolie couverture !

La lecture des tomes 1 et 2 s'avère indispensable à la bonne compréhension de celui-ci, mais nul doute que l'on prendra plaisir à une relecture de Rose dans son intégralité...et sa réelle originalité

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Pierre Burssens
11/02/2019