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Perdy - Tome 1 : Fleurs. Sexe. Braquages., par Kickliy (Dargaud)

Perdy

Tome 1 : Fleurs. Sexe. Braquages.

Scénario, dessins et couleurs : Kickliy

Dargaud

Détournement de mineurs

Perdy est une femme forte. Très forte. Elle aime faire deux choses : l'amour et braquer des banques. Sans ordre particulier. À sa sortie de 15 ans de prison, elle a tout perdu, à commencer par sa prime jeunesse. Seule solution : retrouver Rose, et monter un dernier gros coup avec elle. Mais cette dernière a refait sa vie, et ne veut pas entendre parler de Perdy. Les relations entre les deux femmes prennent alors un tour qui ne ressemble pas du tout à un concours de broderie.

Originaire de Minnéapolis, c'est par le charmant Musnet que Kickliy s'est fait connaître chez nous. C'est dire si Fleurs. Sexe. Braquages. surprend ! En effet, l'auteur s'éloigne fort du jardin de Monet, tant géographiquement que dans le ton pour nous proposer 160 pages d'un western parodique totalement déjanté. Dès les premières planches et la remise en liberté de Perdy, on sait que l'on s'embarque pour une aventure située loin des sentiers battus de l'imagerie du Far-West. En effet, graphiquement, la prison ne surprend guère, mais la procédure de libération de notre improbable héroïne s'apparente davantage à l'ouverture du plus sécurisé des -très contemporains- quartiers de haute sécurité !

La suite est du même acabit. Perdy n'a guère de scrupules et se révèle excessive dans TOUS les domaines, ce que confirmeront même ses amants d'un soir ! Les dégâts collatéraux (comme les cadavres de chevaux) s'accumulent sur son chemin et les retrouvailles avec sa fille Pétunia, rebaptisée Rose pour entamer une nouvelle vie...de fleuriste ne seront pas de tout repos.

Kickliy construit son histoire sur les surprenantes caractéristiques de son héroïne et l'entoure de seconds rôles tout aussi farfelus. Les situations burlesques se succèdent et on pense parfois à une sorte Benny Hill féminin dans l'Ouest...en nettement plus trash ! L'auteur tord le cou aux codes classiques du western et la manière dont il le fait constitue un des attraits de Perdy.

Sa mise en images ne s'embarrasse guère de fioritures et renforce l'aspect joyeusement foutraque de l'ensemble. Ce premier tome séduira donc bien plus aisément les amateurs de grosse rigolade premier degré que les amoureux du légendaire Old West.


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Pierre Burssens
13/09/2018