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San-Antonio - Tome 1 : San-Antonio chez les Gones, par Michaël Sanlaville d'après Frédéric Dard, Michaël Sanlaville (Casterman)

San-Antonio

Tome 1 : San-Antonio chez les Gones

Scénario : Michaël Sanlaville d'après Frédéric Dard
Dessins et couleurs : Michaël Sanlaville

Casterman

Sourire policier

Si Bérurier joue les maîtres d'école en plein Beaujolais, ce n'est pas par vocation pédagogique : deux élèves ont disparu et un professeur a été assassiné ! Le commissaire San-Antonio est convaincu que seul un travail d'infiltration permettra de démasquer les coupables... Mais le penchant de son acolyte pour la pédagogie est pour le moins discutable, et si les indices se font attendre, la réaction de l'inspecteur d'académie, elle, ne traîne pas. Alors que les cadavres s'accumulent de plus en plus rapidement, San-Atonio devra payer de sa personne pour démanteler un trafic de drogue entre l'Italie et la région lyonnaise.
 
A priori, on n'aurait pas imaginé Michaël Sanlaville, représentant d'une BD très actuelle, se lançant dans l'adaptation d'une enquête de San-Antonio. Mais comme il l'explique, en une planche, en fin d'album, c'est pratiquement l'oeuvre de Frédéric Dard qui lui a donné le goût de la lecture et sa fidélité à celle-ci ne s'est jamais démentie. Lyonnais, Michaël Sanlaville a choisi d'adapter San-Antonio chez les Gones, 51e tome des aventures du singulier commissaire, roman publié en 1962, et qui se déroule dans la région de Lyon (Gone signifie gamin en région lyonnaise).
 
San-Antonio, c'est du polar, aujourd'hui un rien rétro, mais c'est surtout un humour dévastateur introduit par d'imparables jeux de mots et d'improbables expressions, marque de fabrique de Frédéric Dard. Le scénario repecte l'esprit de l'auteur, et si le point de départ policier est bien présent, la rigolade prend vite le pas sur l'enquête formelle.
 
Le ton est rapidement donné avec la prestation de Bérurier en tant qu'instituteur, interrompue par un inspecteur auquel Sanlaville prête les traits d'Eric Zemmour. On croisera d'ailleurs d'autres people au long des planches de l'album, dont un Depardieu relativement discret et un DSK fidèle à sa...réputation. Des apparitions de guest-stars qui contribuent à donner à l'aventure un petit côté intemporel, lui évitant l'écueil des clichés sixties.
 
On (sou)rit certes beaucoup, mais la visite de San-Antonio chez les Gones se déroule à un rythme enlevé, l'histoire est riche en péripéties et on ne s'ennuye pas une minute à la lecture de l'album. Michaël Sanlaville se plie à une narration plus traditionnelle que sur ses précédents opus, son dessin agréable et ses couleurs acidulées (fort éloignées de la classique noirceur des polars) font le reste. Un polar souriant et franchouillard à découvrir.
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Pierre Burssens

Du même dessinateur :

Lastman - T2, par Balak, Michaël Sanlaville, Bastien Vivès

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19/04/2018