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Boni - Tome 1 : La dernière bouchée de carotte, par Ian Fortin (Dupuis)

Boni

Tome 1 : La dernière bouchée de carotte

Scénario, dessins et couleurs : Ian Fortin

Dupuis

Lapin là peint...

Boni est un gentil petit lapin reconnaissable à ses longues oreilles blanches, son énorme nez rose et ses trois petits cheveux sur la tête. Son enthousiasme et sa bonne volonté en font un personnage très attachant. Tout irait d'ailleurs bien pour lui s'il n'y avait son entourage...

C'est dans le magazine humoristique québecois Safarir puis dans Spirou et, parallèlement, sous forme de capsules animées sur Télétoon que Boni a entamé sa carrière. Création de l'auteur montréalais Ian Fortin, ce petit lapin pas crétin voit aujourd'hui ses gags rassemblés en un beau petit album souple. Un recueil qui permet de mesurer l'évolution de son univers davantage que via les historiettes hebdomadaires.

Les parents, les frères et soeurs, un grand-père surprenant, les copains et Bruno, la grosse brute du quartier constituent le petit monde de Boni que l'on découvre au gré de courtes tranches de vie dont notre (anti)-héros fait souvent les frais

Graphiquement, Ian Fortin a choisi une approche minimaliste. Un trait simple mais efficace et rigolo, 3 ou 4 dessins par page pour des histoires courtes déclinées sous 1 à 4 pages. Des dessins, mais pas de cases, et une absence quasi-totale de décors. Pourtant, cela suffit à retenir l'attention du lecteur, car si l'auteur nous dessine de drôles de lapins, il fait surtout vivre des lapins drôles.

Et côté humour, l'auteur ratisse large. Certains gags rappellent l'humour des séries familiales classiques, mais l'auteur le  dépoussière pour le transposer chez ses bestioles aux longues oreilles. Pour d'autres histoires, Ian Fortin ne rechigne pas à plonger dans un humour absurde, plus décapant et actuel. Un éventail qui aura probablement séduit la rédaction de Spirou, en quête de renouvellement de ses séries mais dans une forme de continuité. Une variété, aussi, qui permettra à Boni d'être apprécié par un large public, et pas uniquement par les plus jeunes. On préfèrera cependant se replonger de temps en temps dans l'album et y picorer quelques histoires plutôt que de dévorer en une fois les 125 pages de cette Dernière bouchée de carotte fort sympathique.

 

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Pierre Burssens

Pour en savoir plus : Le blog de Ian Fortin

13/02/2018