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L'Oiseau Blanc, par Pascal Bresson, André Taymans et Erwin Drèze, collection Cockpit (Paquet)

L'Oiseau Blanc

Scénario : Pascal Bresson
Dessins : André Taymans et Erwin Drèze
Couleurs : Minche

Paquet, collection Cockpit

Vivre en héros...jusqu'au bout !

Longtemps, les experts ont cru que L'Oiseau Blanc de Nungesser et Coli, lancé à la conquête de la traversée de l'Atlantique Nord, s'était abîmé en mer, dans la Manche, puis d'autres ont estimé leur crash probable dans le Maine ou bien à Terre Neuve... Cependant, aucun n'a pu démontrer ces hypothèses. 

Le scénario de Pascal Bresson n'a pas pour prétention d'élucider cette question, mais s'attache plutôt à retracer la mise sur pieds de cette aventure, ses préparatifs et les événements qui ont amené Charles Nungesser et François Coli à relever ce défi du Prix Raymond  Orteig. Ce dernier offrait 25 000 $ aux premiers aviateurs qui accompliraient la trajet New York - Paris dans un sens ou dans l'autre et sans escale, un véritable exploit technologique et humain en 1927 !

Les deux hommes étaient des pilotes vétérans de la première guerre mondiale. Si Coli prend place comme navigateur à bord de l'Oiseau Blanc, on est surtout surpris par la personnalité de Nungesser auquel s'attache davantage le scénariste. Ancien as français, pilote dans un "cirque aérien" aux USA, l'homme, parfois excessif, en perpétuelle quête de reconnaissance, ne peut imaginer vivre sa vie autrement qu'en "héros". Hélas, c'est la disparition de son avion Levasseur, qui portait sur ses flancs l'emblême de "Nunge" pendant la guerre (une tête de mort, un cercueil et deux chandeliers représentés en blanc sur un coeur noir) qui le fera entrer, accompagné de son équipier, dans la légende de l'aviation.

Démarrée avec un autre dessinateur (Philippe Chappelle, crédité des pages 1 à 46 du storyboard), la mise en images de cet album fut finalement confiée à André Taymans avec un délai de réalisation particulièrement serré.

Celui-ci fit appel à Erwin Drèze pour le dessin des éléments les plus techniques : avions, voitures etc.  La complémentarité des traits, pourtant différents, des deux dessinateurs fonctionne plutôt bien. Le style de l'auteur de Caroline Baldwin est immédiatement reconnaissable, dérivé de la ligne claire (même s'il a parfois tendance, ici, à appuyer un peu trop son encrage), alors qu'Erwin Drèze joue la carte du détail et de la précision. 

L'ensemble aboutit à un album à l'approche très classique, trop diront certains, au découpage dominé par le traditionnel "gaufrier". Cependant, les auteurs nous racontent une histoire prenante et documentée, et ils le font bien ! Il n'est donc pas nécessaire d'être un inconditionnel de la collection Cockpit passionné d'aviation pour passer un agéable moment de lecture dans l'ombre des ailes de L'Oiseau Blanc. A noter que Patrick Poivre d'Arvor signe la préface de ce one-shot.

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Pierre Burssens
24/11/2017