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Ni terre ni mer - Tome 1/2, par Olivier Megaton & Sylvain Ricard, Nicola Genzianella (Dupuis)

Ni terre ni mer

Tome 1/2

Scénario : Olivier Megaton & Sylvain Ricard
Dessins : Nicola Genzianella
Couleurs : Sébastien Gérard

Dupuis

Faux refuge

Au large des côtes normandes, une tempête projette sur les récifs un voilier en perdition. À son bord, Alex, Thomas, Ève, Hélène et Julie se retrouvent échoués sur un îlot où se dresse un phare aux lueurs erratiques. L'atmosphère oppressante qui pèse sur ce refuge de fortune ne tient pourtant pas qu'aux conditions météorologiques. Entre les portes closes et le gardien austère, les appareils électroniques défectueux et les étranges protocoles qui interdisent aux bateaux de secours d'accoster, tout porte à croire que quelque chose, ou quelqu'un, refuse que les jeunes gens quittent ce rocher battu par les vents.  

Réalisateur de Transporteur 3, Columbiana et Taken 2 et 3, Olivier Megaton tâte de la BD, en collaboration avec Sylvain Ricard avec ce premier volet d'un diptyque d'un genre plutôt atypique chez Dupuis. En effet, Il s'agit, sans grande surprise eu égard à son parcours cinématographique, d'un...thriller.

Sa première originalité est de se dérouler à huis-clos, dans un phare qui paraît bien mystérieux. Ses gardiens, Pierre et Serge (surtout ce dernier) possèdent, eux aussi, leur part de mystère et la tension entre eux et le groupe de rescapés monte peu à peu. Jusque-là, l'histoire pourrait presque laisser augurer d'un slasher de série B. L'autre trouvaille du scénario est de laisser deviner l'existence d'un secret entre les naufragés, un secret lié à la mort d'un ami commun.

Les cinq compagnons n'ont pas entrepris cette sortie en mer par hasard et les conflits qui existent entre eux, ainsi que l'attitude changeante d'Alex rendent l'atmosphère de plus en plus menaçante. Ces ingrédients en rappellent d'autres (un petit air de Shutter Island, notamment...) mais la sauce prend plutôt bien. A l'issue de ce premier volet, il est vraiment très difficile de deviner qui s'en prend aux naufragés et vers quoi nous entraînera la suite. On s'attend, en tous cas, à une ou plusieurs grosses surprises...

Nicola Genzianella, qui avait déjà porté en images l'impressionnant Bunker (scén. Christophe Bec) signe son retour chez l'éditeur marcinellois sur un scénario tout aussi inquiétant. Le dessinateur évite les effets faciles et se focalise plutôt sur les expressions de ses personnages, participant à la montée en tension du récit. Mention spéciale aussi pour ses scènes de tempête fort réussies.

Les amateurs du genre apprécieront, car un "bon bol d'air marin" n'est pas forcément salutaire...

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Pierre Burssens

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