Mélusine

Tome 25 : L'Année du Dragon

Scénario et dessins : Clarke
Couleurs : Cerise

Dupuis

Dragons de papier

Catastrophe ! Tous les dragons de l'école ont disparu ! Le mage Epispontex tente de calmer le directeur affolé : ils reviendront ! En effet, comme tous les 300 ans, c'est l'année du dragon. Tous les dragons s'envolent vers un endroit secret pour donner naissance à une nouvelle génération de l'espèce. Plus grave pour l'école, Song Hui a cessé toutes ses livraisons de potions.  Il préfère attendre le retour de la nouvelle génération de dragons avant de reprendre ses activités Alors que l'école de magie tourne au ralenti, le vol d'un philtre d'illusion va entraîner Mélusine dans une nouvelle mission.

Non, ce qui nous intéresse aujourd'hui n'est pas le fameux fim homonyme de Michael Cimino, interprété par Mickey Rourke et tiré du roman de Robert Daley, mais bien le 25e opus, déjà, des aventures de la charmante sorcière Mélusine.

Créée par Clarke et Gilson en 1995, la destinée de cette demoiselle de...119 ans est, depuis quelques albums déjà, assurée par le seul Clarke au dessin et au scénario. Un changement qui, grâce à une approche un rien plus audacieuse et mature, a offert une petite cure de jouvence à la série. Autrefois déclinée en gags et récits courts, Mélusine nous a offert un premier récit complet de 44 planches dans La Ville fantôme. Clarke remet le couvert avec cette Année du Dragon et on s'en réjouit.

En effet, l'auteur signe une aventure sympathique aux accents doucement orientaux, ce qui semble logique quand on connait la place qu'occupe le dragon dans le panthéon mythologique d'extrême-orient. L'histoire possède un agréable fil conducteur, ne néglige pas les rebondissements, et les bévues de la fée Mélisande, compagne de mission de Mélusine, en assurent l'élément humoristique...

Les interventions de Song Hui et de son neveu Ping Ho sont plaisantes, et le recours de Clarke aux feux d'artifices, dragons de papier et créature en origami enrichissent le petit monde de Mélusine tout en lui apportant un agréable dépaysement. On pourra certes regretter des décors parfois minimalistes, ce qui concourt cependant à concentrer l'attention sur les protagonistes et assure une remarquable fluidité de lecture, qualité essentielle pour un album, rappelons-le, prioritairement destiné aux plus jeunes.

Mélusine conserve décidément une belle fraîcheur. Dis, M'sieur Clarke, tu n'aurais pas un philtre ou une formule magique à nous refiler ? Mention spéciale à l'énorme clin d'oeil de la couverture !