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Aria - Tome 38 : Le Trône du Diable, par Michel Weyland (Dupuis)

Aria

Tome 38 : Le Trône du Diable

Scénario et dessins : Michel Weyland
Couleurs : Nadine Weyland

Dupuis

Héros ?

Après un séjour en Astrakale pour y disperser les cendres de Belgral, Aria revient chez elle goûter au repos en compagnie des siens et de Kartzy, la jeune femme qu'elle a sauvée d'une condamnation injuste. Tous profitent de ces réjouissances au cours desquelles la belle guerrière croise la route de Fieber, un jeune aspirant chevalier travaillant dans une auberge, qui s'apprête à rejoindre une guilde très populaire dans le village. Sa méthode de recrutement semble pourtant des plus suspectes du point de vue d'Aria, et elle ne s'y trompe pas ! Derrière les glorieux discours et les promesses de fortune se cache en vérité un effroyable dessein...

Depuis son apparition en 1979 dans les pages du journal Tintin, la belle Aria n'a pas pris beaucoup de rides. Certes, la série qui compte aujourd'hui 38 albums a fort logiquement connu quelques coups de mous, mais son créateur Michel Weyland a toujours su relancer habilement le mouvement pour la faire évoluer progressivement. Depuis plusieurs albums, il intègre ainsi, en toile de fond, des éléments de notre actualité dans cet univers qui fut un véritable précurseur de la Fantasy en BD.

 

Ainsi, dans ce Trône du Diable -titre plus souriant qu'il n'y paraît, comme on le découvre à la lecture- on retrouve un système d'endoctrinement basé sur des promesses qui n'est pas sans rappeler celui des radicaux islamistes et provoque l'exil de jeunes aveuglés par l'illusion d'un destin héroïque. L'odyssée de Fieber, ami d'Aria, rappelle, de son côté, l'itinéraire tragique de nombre de migrants déracinés fuyant la misère pour un avenir supposé meilleur.

Attention on ne peut cependant parler d'album "engagé" ou polémiste. Aria reste une série d'aventures et d'évasion grand public, avec une bonne dose d'action et quelques traits d'humour toujours bienvenus. Ce 38e opus respecte donc ce cahier des charges établi par Michel Weyland et qu'il décline avec talent.

Le Trône du Diable nous offre une bonne histoire et un agréable moment de lecture. Le dessin de l'auteur est à nouveau soigné dans les moindres détails, et il fallait avoir l'idée architecturale de ce "trône" qui fournit son titre à l'album. Nadine Weyland enrichit les planches de couleurs claires et harmonieuses.

Un bon opus d'une série aujourd'hui devenue classique.

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Pierre Burssens

Dans la même série :

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23/05/2017