Auracan » chroniques » Les Chemins de Compostelle - Tome 3 : Notre-Dame
Les Chemins de Compostelle - Tome 3 : Notre-Dame, par Jean-Claude Servais (Dupuis)

Les Chemins de Compostelle

Tome 3 : Notre-Dame

Scénario et dessins : Jean-Claude Servais
Couleurs : Guy Raives

Dupuis

Les pèlerins et l'assassin

Blanche, la "Petite Licorne" qui marche sur les pas de son père alchimiste, entre en Champagne et découvre les attraits de la région. Alexandre l'alpiniste et son groupe atteignent Paris et Notre-Dame. Céline, future religieuse partie du Mont-Saint-Michel, quitte la Bretagne et la mystérieuse forêt de Brocéliande en compagnie d'"Angelo", ténébreux marcheur en cavale soupçonné d'être le récent meurtrier d'une jeune fille...

Pour certains de ces marcheurs, les étapes décrites par Jean-Claude Servais dans ce 3e tome des Chemins de Compostelle constituent des tournants de leur voyage. Alexandre se remémore la promesse faite d'escalader la flèche de Notre-Dame de Paris et son chemin croise celui de Blanche. L'inquiétude grandit quant au sort de Céline. Elle nn'a plus donné de nouvelles aux religieuses du Mont-Saint-Michel. Cependant, l'inquiétant Angelo qui l'accompagne, jalonne leur route de divers larcins et le filet policier se resserre peu à peu autour de celui que la presse surnomme déjà l'égorgeur de Bretagne. Mais s'agit-il bien du même homme ?

Alors que dans le tome précédent, l'auteur s'attardait surtout sur les (belles) régions traversées, il relance davantage ici son récit et effectue un bon choix. En effet, on découvre toujours avec plaisir l'histoire et les points remarquables des endroits visités par les quatre personnages principaux, on apprend beaucoup, mais un scénario un peu plus serré et un suspense qui augmente progressivement ajoutent un attrait supplémentaire bienvenu à cet aspect documentaire. On s'attache aussi davantage aux différents marcheurs. Servais renoue aussi avec un des objectifs de la série, établir une sorte de parallèle entre le parcours du pèlerin vers Saint Jacques de Compostelle et le chemin initiatique de l'alchimiste, les deux se confondant parfois.

S'étant progressivement affranchi de sa réputation -un rien cliché- d'auteur "naturaliste" grâce à des incursions "urbaines" réussies dans ses derniers albums, Servais alterne ici avec bonheur ces deux aspects de son talent graphique. On apprécie la nature et sa féérie notamment dans l'épisode champenois des Faux de Verzy, mais le plus gaumais des dessinateurs impressionne aussi, entre autres, par ses images du Mont-Saint-Michel et des cathédrales de Reims et de Paris.

Le prochain album des Chemins de Compostelle  devrait marquer la conclusion d'un premier cycle. En attendant, on se plongera avec plaisir dans celui-ci qui nous semble à ce jour le plus réussi de la série.

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens
20/10/2016