Isabellae

Tome 5 : La Geste des dieux obscurs

Scénario : Raule
Dessins et couleurs : Gabor

Le Lombard

Vers la colline de Tara

Isabellae s'apprête à livrer bataille aux côtés de ses parents celtes. Face à eux, ce ne sont pas les Normands qui apparaissent, mais des monstres par centaines, tout droit sortis de terre : les dieux Formoires, ces premiers habitants de l'île d'Émeraude, qui y ont semé la terreur pendant des siècles avant d'être renvoyés d'où ils venaient. Les Celtes vont devoir choisir : esclave des Normands, vassaux des dieux ou hommes libres ?

Isabellae poursuit le volet irlandais de ses aventures dans le deuxième cycle de la série qui porte son nom. Le tome précédent nous avait dévoilé un solide cliffhanger avec l'apparition des premiers occupants de ces contrées convoitées par le roi Jean d'Angleterre. Ici, on plonge directement dans l'action, au coeur d'une bataille épique entre Isabellae et ses amis et ces effrayantes créatures, consuites par Bres, leur "dieu obscur". Au cours de ce combat, le destin de l'héroïne est scellé, mais gagne une autre dimension.

Comme nous le signalions dans nos chroniques de certains des autres épisodes de la série, Gabor (alias Gabriel Lopez) excelle dans les scènes d'action. On s'en réjouit puisqu'elles occupent cette fois une grande majorité des pages de cette Geste des dieux obscurs.

Le dessinateur renforce son encrage pour mettre en scène ce titanesque affrontement nocturne avec une virtuosité et une énergie qui rappelle parfois les comics. On salue aussi sa volonté de se détacher des types de créatures "classiques" de la fantasy, et ses tentatives de donner de nouvelles formes à ces monstres. Hélas, le design de certains rappelle trop les kaijus japonais ou certaines créatures de vieux films de SF pour que la sauce prenne vraiment de ce côté.

Le scénario de Raule ménage (heureusement) quelques respirations entre les séquences de combats pour faire évoluer son intrigue... avec, à la clé, d'étonnants retournements de situation. Très vite lu, La Geste des dieux obscurs marque un virage décisif dans la série mais aussi, peut-être, un premier signe d'essouflement. Il exige, en tous cas, d'avoir lu au moins l'album précédent pour être apprécié. À noter aussi, le surprenant changement de traitement de la couverture...