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Dessous - Tome 1/3 : La Montagne des morts, par Bones (Sandawe)

Dessous

Tome 1/3 : La Montagne des morts

Scénario, dessins et couleurs : Bones

Sandawe

L'horreur sous les tranchées

La Première Guerre mondiale fait rage. Sur la petite butte du village de Vauquois, une position hautement stratégique, les troupes françaises donnent l’assaut. Arrivant sur les lignes allemandes, les soldats découvrent que tranchées et bunkers ont été désertés, ils décident alors de pousser plus avant l’exploration des galeries ennemies pour y découvrir... l'innommable. Quelques jours plus tard, le Muséum d’histoire naturelle de Paris reçoit une cuve contenant le corps difforme d’un soldat allemand trouvé sur place ; le jeune Gaspard Petit, qui jusque là n’avait pas été incorporé, est alors envoyé sur place pour étudier ces anomalies.

Si le pitch de ce premier tome de Dessous peut faire penser à Adèle Blanc Sec, c'est vers un univers beaucoup plus sombre que La Montagne des morts entraîne le lecteur. En effet, aux horreurs de la guerre s'ajoute l'horreur pure incarnée par différentes manifestations surnaturelles. Comme le clame l'éditeur participatif Sandawe, ce n'est pas seulement la guerre des tranchées, c'est pire ! Et le physiologiste Gaspard Petit est loin d'imaginer à quoi il va être confronté.

Lovecraft, The Thing, Alien sont quelques références littéraires ou cinématographiques parmi d'autres qui s'imposent à la lecture de ce premier album de l'auteur. Bones signe une BD de genre et ne multiplie pas les détours. D'emblée on est plongé dans un univers très particulier dont on ne ressort qu'en refermant l'album. Certes, Bones est attentif aux aspects historiques de son récit et on le sent documenté, mais son propos n'est pas l'évocation d'un épisode authentique de la Première Guerre mondiale (la butte de Vauquois se situe à 25 km de Verdun, et de 1915 à 1918, elle fut le théâtre d'une "guerre des mines", d'étroites galeries étant creusées sous les lignes ennemies pour y acheminer des explosifs et les faire sauter). Il préfère se servir de ces faits réels comme point de départ d'une histoire purement fantastique et même horrifique.

Le dessin de Bones porte idéalement son propos. Difficile, en effet, avec ses grands aplats de noir, de ne pas penser au style d'un Mike Mignola, ou encore, par moments, à celui d'Andreas, dont un des protagonistes porte d'ailleurs le nom. Le résultat est, en tous cas, aussi captivant qu'impressionnant, et on ne peut qu'applaudir la maîtrise de l'auteur pour un tout premier opus. Celui-ci peut être lu comme un one-shot, mais, bonne nouvelle pour ceux qui l'apprécieront, le deuxième volet de ce qui devrait constituer une trilogie est d'ores et déjà en chantier et financé à plus de 50% par les fidèles édinautes de la tribu Sandawe. Son titre : Un océan de souffrance. Prometteur, non ?

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Pierre Burssens
03/05/2016